Comme souvent, le second trimestre a été contrasté sur les marchés boursiers mondiaux.
Après avoir repris leur souffle courant avril, toutes les places boursières se sont redressées courant mai, 14 des 20 plus grands marchés établissant de nouveaux plus hauts historiques, aux Etats-Unis, en Europe ou encore au Japon, avant de se désynchroniser en juin, les indices internationaux poursuivant leur progression alors que les indices européens se sont repliés.
Le contexte macro-économique est globalement favorable : selon les dernières prévisions de l’OCDE, l’économie mondiale devrait croitre de 3,1% en 2024, au même rythme que l’an passé, puis légèrement accélérer en 2025 à 3,2%. Les pressions inflationnistes s’atténuent nettement dans la zone OCDE, passant d’un plus haut à 7,9% en 2022 à 5% en 2024 puis attendu à 3,4% en 2025, conséquence des politiques volontaristes de la grande majorité des banques centrales de la zone. Dans le même temps le taux de chômage est revenu sur ses plus bas des 20 dernières années.
Dans cet environnement, les entreprises ont publié des résultats trimestriels au 31 mars de bonne facture, conformes en général ou supérieurs aux attentes des investisseurs, que ce soit en termes de chiffre d’affaires ou de marges. Quelques secteurs, tels que le luxe ou les valeurs liées à l’automobile, ont cependant été impactés par la faiblesse de la Chine qui peine à relancer son économie compte tenu du poids très important de l’immobilier et des grandes difficultés des entreprises de ce secteur.
Les marchés boursiers ont par ailleurs été portés par les anticipations de baisse des taux d’intérêt. En Europe, pour la première fois depuis 5 ans et après avoir relevé ses taux de -0,5% à 4% entre juillet 2022 et septembre 2023, la BCE a initié une première baisse de ses taux directeurs le 6 juin, de 25 points de base, conditionnant les mouvements suivants à une poursuite du ralentissement de l’inflation et des hausses de salaires. A ce jour, deux nouvelles baisses restent attendues en septembre et en décembre.
La situation est plus complexe aux Etats-Unis. Alors que les taux d’intérêt à court terme sont au plus haut depuis plus de 20 ans, la croissance économique reste relativement vigoureuse, +2,6% attendu en 2024 contre +0,9% pour la zone euro, selon l’OCDE. L’inflation ralentit mais demeure au-dessus de l’objectif de la FED, le marché du travail restant solide. Dans ces conditions, les investisseurs, qui anticipaient en fin d’année dernière jusque 7 baisses de taux en 2024, n’en attendent plus qu’une avant la fin de l’année.
Les principaux indices mondiaux clôturent par conséquent ce semestre en territoire positif : l’indice CAC dividendes nets réinvestis enregistre une progression de 1,22%, le DAX DNR de 8,09%, l’EURO STOXX 50 DNR de 10,44%. Les évolutions sont encore plus marquées pour les indices internationaux, le MSCI world DNR en euros s’affichant en hausse de +15,35% et le S&P en euros de +19,01%.
Les marchés ont en effet divergé à partir de début juin, en fonction de leur zone géographique. Les résultats des élections européennes puis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée Nationale en France ont en effet mis un coup d’arrêt à la progression de la majorité des indices européens. L’indice CAC 40 DNR affiche sur le trimestre le plus fort recul, -7,12%, suivi par l’indice DAX DNR, -2%. A contrario, l’indice SMI des valeurs suisses en euros s’inscrit en hausse de 3,65% et clôture le semestre en territoire positif.
Les marchés américains ont pour leur part poursuivi leur progression sur le trimestre, soutenus notamment par l’engouement des investisseurs pour les valeurs liées à l’intelligence artificielle générative. La valeur emblématique de ce secteur, Nvidia, clôture le semestre en hausse de près de 150%, alors même que des prises de profit ont été réalisées sur le titre au cours des derniers jours du mois de juin. Cette dernière a provisoirement dépassé Microsoft comme première capitalisation mondiale, à plus de 3.300 Mds$.
Alors que les perspectives économiques demeurent favorables pour le second semestre, les marchés boursiers entament la seconde partie de l’année dans un environnement politique plus incertain. Les évènements en France plongent les investisseurs dans l’expectative sur les orientations économiques qui seront votées par le parlement issu des urnes ainsi que sur la position de la France concernant les politiques qui vont être proposées par la nouvelle Commission Européenne.
A ce titre, l’écart entre le cours de l’OAT 10 ans et du Bund allemand est particulièrement scruté.
Aux Etats-Unis, le premier débat entre les candidats a lancé la campagne présidentielle, qui peut également avoir un impact sur les marchés boursiers américains.
Par ailleurs, les tensions commerciales entre la Chine et ses partenaires commerciaux se renforcent et impactent à ce jour des secteurs aussi différents que l’automobile, les semi-conducteurs ou encore les vins et spiritueux.
Enfin les risques géopolitiques sont toujours présents, que ce soit en Mer de Chine, ou la Chine mène une politique de plus en plus agressive d’expansion territoriale, au Moyen-Orient ou en Ukraine.
Les résultats des entreprises, en grande majorité conformes voire supérieurs aux attentes au premier trimestre ainsi que les perspectives positives sur l’année nous conduisent à maintenir les positions dans les portefeuilles. Cependant, le retour de l’aléa politique, en Europe et tout particulièrement en France, nous incite sur le court terme à ne pas investir pour le moment les liquidités des portefeuilles, autrement qu’en monétaire.
Rédigé par l’équipe de gestion le 28 juin 2024
Source : Bloomberg. Les commentaires et analyses contenus dans ce document sont fournis à titre purement informatif et ne constituent ni une recommandation d’investissement ni un conseil. Wargny-BBR ne saurait être tenu responsable d’aucune décision prise sur le fondement des éléments contenus dans ce document ou inspirée par eux. Dans la mesure où des données externes sont utilisées pour l’établissement des termes du présent document, ces données émanent de sources réputées fiables mais dont l’exactitude ou l’exhaustivité ne sont pas garanties. Wargny-BBR n’a pas procédé à une vérification indépendante des informations contenues dans ce document et ne saurait donc être responsable de toute erreur ou omission, ni de l’interprétation des informations contenues dans ce document. La présente analyse n’est valable qu’au moment de la rédaction de la présente note.
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