Les trois premiers mois de l’année 2025 n’ont pas été de tout repos tant pour les gouvernements et les banques centrales, que pour les investisseurs.

Aux Etats-Unis, l’euphorie boursière soutenue en fin d’année dernière par la perspective des baisses d’impôts et de dérégulation promises par Donald Trump est retombée faute d’annonces concrètes sur ces sujets. Les décisions et revirements quotidiens du nouveau président font peser une incertitude politique et économique forte :

  • en matière commerciale, avec l’instauration attendue, dès le 2 avril, de droits de douane sur un large éventail de produits importés de pays ciblés car participant le plus au déséquilibre de la balance commerciale américaine, ceci pouvant possiblement donner lieu à une riposte des pays concernés et à une escalade,
  • d’un point de vue géopolitique avec, entre autres, le recul pris par rapport à l’OTAN, l’abandon du soutien à l’Ukraine et le souhait de prendre possession du Groenland. Ainsi, la réserve fédérale américaine a opté pour un statu quo sur les taux lors de sa dernière réunion de mars, préférant attendre de mesurer les impacts réels des mesures protectionnistes à venir sur la croissance et l’inflation (qu’elle qualifie pour l’heure de potentiellement transitoire). Le scénario de stagflation est donc évoqué, même si pour l’heure il n’est pas le plus probable.

En Europe, le changement de pied géopolitique d’un allié et partenaire commercial historique a agi comme un électrochoc.  Un plan ReArm Europe portant sur un investissement de près de 800 milliards d’euros destinés au renforcement de la défense européenne et à l’aide à l’Ukraine a été annoncé début mars par la présidente de la Commission Européenne, suivi de près par les annonces du futur chancelier allemand Friedrich Merz, dont le parti a remporté les élections de février et qui a formé très rapidement une coalition tripartite. Cette dernière a permis, entre autre, de modifier le frein à l’endettement pour les dépenses de défense mais aussi pour les « länder », de créer un fonds de 500 milliards d’euros sur 10 ans pour investir dans les infrastructures.

La Banque Centrale Européenne a quant à elle poursuivi sa politique d’assouplissement monétaire en réduisant son taux directeur de 25 points de base en mars.

Dans ce contexte, la volatilité a fait son retour sur les marchés, tant de taux que d’actions. La tension sur les taux longs allemands s’est répercutée sur les obligations souveraines européennes qui sont en léger repli depuis le début de l’année. Concernant les actions, les marchés européens ont profité de cette tendance et terminent le trimestre, pour les indices dividendes nets réinvestis exprimés en euros et arrêtés au 31/03/2025, en hausse de 7,53% pour l’eurostoxx 50, de 5,73 % pour le CAC 40 et de 11,24% pour le Dax allemand. En bas de tableau, les marchés américains ont pâti, outre de la situation décrite ci-dessus, du retournement sur les valeurs technologiques enclenché en janvier à la suite de l’annonce du lancement de DeepSeek par une entreprise chinoise, modèle d’IA qui serait moins coûteux à entraîner que ceux développés actuellement par les grands acteurs américains tout en restant aussi performant. L’affaiblissement du dollar contre l’euro a accentué la baisse pour un investisseur en euros. Ainsi, le S&P500 est en repli de 8,04%, le Nasdaq composite de 13,95% et l’indice des « 7 magnifiques » de 19,29%.

L’attention des investisseurs portera dans les prochains mois sur la capacité  pour les entreprises à traduire en profits futurs les investissements annoncés mais également sur leur exposition ou non à des secteurs concernés par la mise en place des droits de douane. La fin de la guerre en Ukraine serait un facteur de soutien supplémentaire pour la Zone Euro et ses entreprises. Les banques centrales scruteront les données macro- économiques pour ajuster leur politique monétaire au nouveau rythme de croissance et d’inflation.

Rédigé par l’équipe de gestion le 31 mars 2025

 

Source : Bloomberg. Les commentaires et analyses contenus dans ce document sont fournis à titre purement informatif et ne constituent ni une recommandation d’investissement ni un conseil. Wargny-BBR ne saurait être tenu responsable d’aucune décision prise sur le fondement des éléments contenus dans ce document ou inspirée par eux. Dans la mesure où des données externes sont utilisées pour l’établissement des termes du présent document, ces données émanent de sources réputées fiables mais dont l’exactitude ou l’exhaustivité ne sont pas garanties. Wargny-BBR n’a pas procédé à une vérification indépendante des informations contenues dans ce document et ne saurait donc être responsable de toute erreur ou omission, ni de l’interprétation des informations contenues dans ce document. La présente analyse n’est valable qu’au moment de la rédaction de la présente note.

 

 

Nos autres articles

L’harmonisation de notre...

La gamme des fonds de Wargny-BBR, dévolue à la gestion de nos portefeuilles sous...

L’assurance vie : toujours...

Vous vous interrogez sur l’intérêt de détenir vos capitaux à travers un contrat...

Fusion-absorption des OPC

Dans le cadre du rapprochement de Hoche Gestion Privée et BBR Rogier, devenues...