Tout au long du second trimestre, l’attention des investisseurs s’est essentiellement portée sur l’évolution de l’inflation au sein des économies occidentales et des politiques monétaires des principales banques centrales pour juguler cette dernière.

Aux Etats-Unis, en mai, après une dixième hausse consécutive des taux directeurs et constatant que le pic d’inflation était probablement passé, la Réserve Fédérale a laissé entrevoir une pause dans la mise en œuvre de sa politique monétaire pour le mois de juin. Dans ce contexte, les marchés américains, en retard depuis le début de l’année par rapport aux marchés européens, ont progressé nettement grâce notamment au rebond des valeurs de croissance. Les investisseurs ont en effet considéré que le cycle de hausses des taux d’intérêt arrivait à son terme et qu’une baisse de ces derniers en fin d’année était envisageable afin de soutenir une croissance économique qui ralentit nettement. Ce scénario favorable a cependant été mis à mal lors de la réunion du mois de juin : après avoir effectivement laissé inchangés ses taux directeurs, la Réserve Fédérale a réitéré son message :  l’inflation reflue très lentement, le marché du travail est résilient, les hausses de salaires se poursuivent, de nouvelles hausses de taux seront nécessaires et la politique monétaire restera restrictive pendant plusieurs trimestres. Le message a cette fois été entendu par les investisseurs, les marchés boursiers se sont ajustés fin juin par rapport à leurs plus hauts du trimestre pour refléter ces nouvelles anticipations économiques. L’indice S&P 500 en euros, dividendes nets réinvestis clôture le trimestre en hausse de 8,83% et le semestre en progression de 14,74%.

La situation est assez semblable en Europe : la Banque Centrale Européenne ayant entamé son cycle de hausses des taux d’intérêt plus tardivement a initié en juin une nouvelle hausse de ses taux directeurs de 25 points de base, annonçant par ailleurs un nouveau mouvement pour juillet et peut-être en septembre, en fonction des chiffres économiques qui seront publiés cet été. Là encore, les marchés boursiers se sont repliés et après avoir nettement progressé sur le premier trimestre et jusque mi-juin ont clôturé le second trimestre sur une note stable. A titre d’illustration, l’indice CAC 40 dividendes nets réinvestis a progressé de 2,94% et affiche une progression de 16,65% depuis le début de l’année, l’indice Euro Stoxx 50 DNR enregistrant pour sa part une hausse de 3,71% sur le trimestre et une hausse de 18,39% sur le semestre.

Les banques centrales occidentales sont dans une situation difficile : elles doivent impérativement juguler l’inflation et pour ce faire relever autant que nécessaire les taux directeurs, ce qui impacte la croissance économique : la banque mondiale estime que la croissance mondiale devrait s’établir à 2,1% en 2023 contre 3,1% en 2022. Le risque est par conséquent d’appliquer une politique monétaire trop restrictive qui ferait basculer de nombreux pays en récession. Ce scénario défavorable n’est cependant pas à l’ordre du jour. L’Europe est certes entrée en récession au premier trimestre 2023, après deux trimestres de baisse du PIB de 0,1%, due essentiellement à la faiblesse de l’économie allemande. Les économistes anticipent cependant sur l’année une légère progression de l’activité économique pour la zone. Aux Etats-Unis, la Réserve Fédérale table sur un atterrissage en douceur de l’économie américaine en 2023. La croissance chinoise est effectivement décevante en ce début d’année, mais le gouvernement devrait annoncer des mesures de soutien à l’activité économique pour atteindre une hausse de 5% du PIB comme annoncé pour 2023.

Malgré ce contexte mitigé, les entreprises ont publié dans l’ensemble des résultats de bonne facture au titre du premier trimestre. Actant d’un environnement économique offrant peu de visibilité, elles profitent néanmoins cette année de la baisse des prix de l’énergie (le prix du Brent est passé de plus de 120 dollars à l’été 2022 à environ 75 dollars à ce jour), de la poursuite de l’amélioration des chaines d’approvisionnements et des effets positifs des hausses de prix décidées en 2022 et 2023, leur permettant de protéger voire d’améliorer leurs marges. Par ailleurs, les plans de réindustrialisation et de soutien pour la transition énergétique commencent à générer de l’activité dans les secteurs concernés.

 

Rédigé par l’équipe de gestion le 7 juillet 2023

 

Source : Bloomberg. Les commentaires et analyses contenus dans ce document sont fournis à titre purement informatif et ne constituent ni une recommandation d’investissement ni un conseil. Wargny-BBR ne saurait être tenu responsable d’aucune décision prise sur le fondement des éléments contenus dans ce document ou inspirée par eux. Dans la mesure où des données externes sont utilisées pour l’établissement des termes du présent document, ces données émanent de sources réputées fiables mais dont l’exactitude ou l’exhaustivité ne sont pas garanties. Wargny-BBR n’a pas procédé à une vérification indépendante des informations contenues dans ce document et ne saurait donc être responsable de toute erreur ou omission, ni de l’interprétation des informations contenues dans ce document. La présente analyse n’est valable qu’au moment de la rédaction de la présente note.

 

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